La consolidation s’intensifie dans l’industrie de la gestion d’actifs. Le numéro un mondial, BlackRock, a annoncé, vendredi 12 janvier, l’acquisition du fonds d’investissement américain Global Infrastructure Partners (GIP) pour l’équivalent de 12,5 milliards de dollars (11,4 milliards d’euros), dont 3 milliards de dollars en cash.
Il s’agit de la plus importante acquisition réalisée par BlackRock depuis celle de Barclays Global Investors pour 13,5 milliards de dollars, en 2009, qui lui avait permis de doubler de taille et surtout de devenir le leader mondial des fonds indiciels cotés (ou Exchange-Traded Funds). « Quand nous avons fait ce mouvement stratégique sur les fonds indiciels, les sceptiques étaient partout. Maintenant, les fonds indiciels sont partout », ont rappelé les cofondateurs de BlackRock, le PDG Larry Fink et le président Rob Kapito, dans un mémo interne consulté par Le Monde.
Les 100 milliards de dollars gérés par GIP peuvent apparaître comme une goutte d’eau par rapport aux 10 000 milliards confiés à BlackRock par ses clients, mais cette acquisition permet à l’institution de Wall Street de surfer sur une autre vague montante, celle de l’investissement dans le non-coté, et en particulier dans les infrastructures. Alors que les transports, les stations d’épuration ou les énergies renouvelables nécessitent des financements colossaux du fait de la transition écologique, pour M. Fink et M. Kapito, cette demande que les Etats ne peuvent satisfaire, crée une « occasion sans précédent » pour investir du capital privé dans cette classe d’actifs. Et les commissions payées sont bien supérieures à celles de la gestion indicielle…
Hausse des taux
Géant des actifs cotés, BlackRock avait déjà engagé ces dernières années une diversification vers le non-coté, et notamment, depuis 2011, dans les infrastructures, où il affiche un portefeuille de 50 milliards de dollars d’actifs. Mais l’entreprise était à la recherche d’une acquisition majeure pour ne pas se laisser décrocher par les Blackstone, Apollo et autres titans de la gestion alternative, qui constituent à marche forcée des plates-formes d’investissement capables d’offrir aux fonds de pension ou aux familles fortunées des possibilités de placement allant du capital-investissement à l’immobilier, en passant par le crédit.
En 2023, le britannique CVC Capital Partners avait ainsi mis la main sur DIF Capital Partners, un fonds d’infrastructures néerlandais (16 milliards d’euros d’actifs gérés), tandis que l’américain TPG se renforçait dans le crédit avec le rachat d’une des références du secteur, Angelo Gordon.
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