La tendance est mondiale et s’explique en bonne partie par la hausse des taux d’intérêt. 2023 se caractérise donc par un recul des levées de fonds des startups. Sur la période, EY recense 715 opérations pour un total de 8,3 milliards d’euros.
“2023 restera pour l’écosystème comme une année de rupture”, estime ainsi le cabinet. Rupture, car après plus d’une décennie de croissance, la French Tech a enregistré une baisse des investissements : -38% en valeur et -3% en volume.
La GreenTech devant le logiciel
La baisse n’est cependant pas la seule rupture constatée. “La transformation des secteurs est notable”, ajoute EY. Illustration avec les GreenTech, qui prennent pour la première fois la tête en matière de levées de fonds.
Le secteur “occupe largement la première place” avec 2,7 milliards d’euros. Il bondit sur un an de 30% en valeur et de 44% en volume. Le podium s’en trouve profondément bouleversé. En effet, les GreenTech supplantent les logiciels (-40% en valeur).
Malgré le coup de pouce des projets d’IA, l’applicatif totalise 2,1 milliards d’euros en 2023, devant les Life Sciences à un milliard d’euros (hausse du volume de 1% et baisse de valeur de 29%). Les secteurs les plus touchés par la baisse sont les fintech (-73% en valeur) et les services internet (-66%).
Le Royaume-Uni « à la peine »
Autre tendance sur l’année : la réduction “significative” de la taille des opérations. En effet, les tours de table supérieurs à 50 millions sont ceux qui ont le plus baissé, à la fois en valeur (3,8 Mrds €, soit -53%) et en volume (31 opérations, soit -47%).
Les levées de moins de 50M€ baissent aussi en valeur, mais moins fortement (4,5 Mrds €, soit -15%). En outre, elles progressent en volume (684 opérations, soit +1%).
“Cette tendance est à mettre en perspective avec la baisse des valorisations, considérable sur les séries C et beaucoup plus limitée pour les tours inférieurs”, analyse EY dans son baromètre du capital-risque.
Accélération attendue pour la FrenchTech en 2024
Dans le paysage européen, la France conforte sa première place. Elle creuse même l’écart avec l’Allemagne, “son principal prétendant”, dont les levées de fonds sont estimées à 6,6 milliards d’euros (-34% en valeur et -19% en volume).
“Le Royaume-Uni reste très actif en Europe mais demeure à la peine puisque les montants levés ont baissé cette année de 39% en valeur et 21% en volume, bien qu’ils s’établissent tout de même à 16,8 Mrds €”, chiffre EY.
2024 ne devrait pas rebattre les cartes. Le cabinet table néanmoins sur une année “intéressante” dans le domaine du capital-risque. Ainsi, “montée en puissance des drivers de croissance sectoriels (IA, Greentech) et baisse annoncée des taux”, devraient garantir une accélération des investissements pour la FrenchTech. Rendez-vous début 2025 pour le bilan.