VivaTech 2024 : en pleine euphorie autour de l’IA, Marina Ferrari ne veut pas choisir entre régulation et innovation

VivaTech 2024 : en pleine euphorie autour de l’IA, Marina Ferrari ne veut pas choisir entre régulation et innovation

Semaine intense pour la French Tech ! En moins de 24 heures, ce sont un mini-sommet sur l’intelligence artificielle à l’Élysée, l’annonce de la nouvelle promotion du Next 40/French Tech 120 et le coup d’envoi de VivaTech qui se sont enchaînés. En l’absence d’Emmanuel Macron, parti en Nouvelle-Calédonie pour apaiser les tensions qui secouent actuellement l’archipel, c’est à Marina Ferrari, la secrétaire d’État chargée du Numérique, qu’est revenu l’honneur d’ouvrir cette édition 2024 de VivaTech.

A cette occasion, l’ex-députée savoyarde en a profité pour livrer un plaidoyer en faveur de la French Tech, qu’elle a désormais la responsabilité de défendre dans l’arène politique depuis qu’elle a succédé à Jean-Noël Barrot à l’issue d’un interminable remaniement. Sur la scène principale de VivaTech, aux côtés de Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis Groupe, et Pierre Louette, PDG du groupe Les Échos – Le Parisien, qui organisent ensemble le salon parisien, elle s’est ainsi réjouie de voir la France être le berceau de 32 licornes, bien que la plupart d’entre elles traversent actuellement une période compliquée, à l’image de PayFit.

L’IA, star des dernières 24 heures

Dans une période où il est plus difficile pour les startups de capter des financements, la secrétaire d’État se montre néanmoins optimiste en raison de l’effervescence qui règne actuellement dans les secteurs de la deeptech et de l’IA. Pas plus tard que ce mardi soir, c’est d’ailleurs une startup dans l’IA, créée par des anciens de Google Deepmind, qui a fait sensation en annonçant une levée de fonds XXL de 220 millions de dollars. Xavier Niel, Bernard Arnaud, Eric Schmidt, Samsung ou encore Amazon figurent d’ailleurs parmi les investisseurs. A noter également que la startup Mistral AI, fer de lance tricolore dans l’IA générative, a fait une entrée remarquée dans la promotion 2024 du Next 40, indice qui met à l’honneur les startups françaises les plus prometteuses. «Avec l’accélération de l’IA, nous vivons une véritable révolution. Elle a un potentiel énorme pour transformer nos économies et nos sociétés», a estimé Marina Ferrari à VivaTech.

Face aux perspectives (mais aux inquiétudes) induites par l’IA, la membre du gouvernement en charge du Numérique à Bercy a salué les annonces d’Emmanuel Macron mardi soir pour faire de Paris et la France l’épicentre mondial de l’IA. «La capitale des Lumières est en train de devenir une capitale de l’intelligence artificielle», a même osé lancer le président de la République à l’Élysée devant les acteurs majeurs du secteur rassemblés pour l’occasion.

Le chef de l’État a notamment promis 400 millions d’euros supplémentaires pour développer des pôles d’excellence afin de former 100 000 experts de l’IA par an, contre 40 000 aujourd’hui, ainsi que le lancement d’ici la fin de l’année d’un fonds, dont l’État français sera souscripteur à hauteur 25 %, pour investir dans les modèles de langage (LLM) mais aussi dans le hardware. En complément des annonces d’Emmanuel Macron, Marina Ferrari a rappelé que la France organisera le prochain sommet international dédié à IA en février 2025, après le Royaume-Uni et la Corée du Sud.

Innover malgré la boulimie de régulations européennes

Face à l’euphorie autour de l’IA, Bruxelles n’a pas tardé à dégainer l’AI Act pour réguler le secteur, ce qui n’a pas été forcément bien perçu par de nombreuses startups tricolores qui craignent d’être bridées dans leur développement au profit des acteurs américains et asiatiques. «Notre position française est claire : entre régulation et innovation, nous voulons les deux», a assuré Marina Ferrari. Avant de renchérir : «L’innovation ne doit pas être étouffée par la régulation.» Bruxelles, habitué à dégainer des régulations numériques dans tous les sens depuis plusieurs années (RGPD, Digital Services Act, Digital Makets Act…), sait au moins à quoi s’en tenir avec Paris.

Malgré cette boulimie de régulations et les vents contraires de l’économie, Marina Ferrari a appelé les entrepreneurs à ne pas relâcher leurs efforts, en faisant au passage un clin d’œil aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Pour cela, elle a repris une citation de Pierre de Coubertin, rénovateur des JO : «Le succès n’est pas un but mais un moyen de viser plus haut.» Un message qui devrait être repris à foison durant les quatre jours de ce VivaTech 2024, à commencer par Bruno Le Maire attendu ce mercredi après-midi Porte de Versailles.

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