Pleines lignes : l’épopée du Racing Club de France

Pleines lignes : l’épopée du Racing Club de France

Le chic parisien aux inspirations british, les hauts faits potaches des rugbymen fantasques de la génération « showbiz » sacrée championne de France en 1990, les photos en noir et blanc de glorieux anciens, la date de création emblématique, 1882… Les bribes spontanées à l’évocation du Racing Club de France n’embrassent pas toute l’histoire du « premier club omnisports de France », qui méritait bien un ouvrage de référence.

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Suzanne Lenglen, Alain Mimoun, Franck Mesnel, Christine Arron et tant d’autres… Le Racing est un « berceau de champions qui ont marqué l’histoire du sport », rappelle dans sa préface Philippe Baudillon, le président depuis 2021, mais son identité a toujours été plus large, nourrie par une « vision puissante de la place du sport dans la société, au croisement de l’activité physique, de l’éducation et de la passion ». Le livre distingue quatre périodes : les conquêtes de 1882 à 1920, puis le temps de la consolidation jusqu’en 1947, auquel succéderont le rayonnement de l’après-guerre et les incertitudes de 1984 à nos jours.

L’institution s’est installée dans des lieux emblématiques : le stade mythique de Colombes, le prestigieux siège de la rue Éblé et le golf de La Boulie à Versailles, sans oublier la Croix-Catelan dans le bois de Boulogne, où le jeune club fondé par des lycéens parisiens mit le pied dès 1886, jusqu’à son départ douloureux en 2006. Malgré une identité bousculée par le professionnalisme – le rugby a ainsi pris son autonomie –, le fameux « esprit Racing » a survécu aux bouleversements, conjuguant standing et esprit de corps, attachement à l’amateurisme et quête de l’excellence. Le Racing a fêté ses 140 ans l’année dernière, fragile mais vivant, après avoir surmonté les crises. À l’orée de nouveaux JO parisiens, alors que le club accueillit dans l’ouest de la capitale les Jeux de 1900 puis de 1924, faire la genèse du Racing Club de France « revient à écrire l’histoire du sport en France », conclut Thierry Terret, ancien délégué ministériel aux JO. Il est aussi historien du sport, comme les quatre auteurs, enseignants-chercheurs à l’université Rennes 2, dont l’ouvrage allie profondeur universitaire et plaisir de lecture. Pour le sport en ciel et blanc, il reste de belles pages à écrire.

RACING CLUB DE FRANCE. LE SPORT EN CIEL ET BLANC MICHAËL ATTALI, YOHANN FORTUNE, DORIANE GOMET ET JEAN-NICOLAS RENAUD, LE CHERCHE MIDI 192 PAGES,
42 EUROS

© LE CHERCHE MIDI

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