D’Alexandre Sarr à Zaccharie Risacher : Victor Wembanyama parle des nouvelles pépites françaises

D’Alexandre Sarr à Zaccharie Risacher : Victor Wembanyama parle des nouvelles pépites françaises

Le basket français a été à l’honneur en NBA, lors de la deuxième confrontation entre les Spurs de Victor Wembanyama et les Wizards de Bilal Coulibaly sur ce mois de janvier, et pour la première fois, la France sera doublement représentée au Rising Stars Challenge. Une occasion de plus de mettre en valeur la « French Touch » en terme de formation puisque les deux anciens coéquipiers à Boulogne-Levallois incarnent aujourd’hui les visages du futur tricolore dans la ligue.

La déferlante bleu-banc-rouge n’est pas près de s’arrêter puisque bon nombre de prospects vont encore investir le marché américain dans les mois à venir, entre Alexandre Sarr, Zaccharie Risacher, Tidjane Salaün et Melvin Ajinça.

Les quatre Français pourraient se glisser au premier tour de la prochaine Draft, dont trois possiblement parmi les six premiers choix, d’après les experts d’ESPN.

Deux Français aux deux premières places de la Draft ?

« Vous arrivez à le croire ? Je ne pense pas qu’un pays, à l’exception des États-Unis bien sûr, ait déjà fait ça auparavant. Ce serait fou » s’enflamme Victor Wembanyama. « Ce serait un message sans précédent. Cela signifierait beaucoup. Il n’y a jamais eu de Draft NBA avec deux joueurs internationaux aux deux premières places, et encore moins deux joueurs du même pays. C’est formidable que nous soyons enfin reconnus. Tout le monde veut tester les produits français. Je suis donc heureux que cela se produise. Nous avons tellement de talents ici ».

Pour ESPN, Victor Wembanyama a ainsi dressé une revue d’effectif des quatre joueurs tricolores qui font tourner les têtes des scouts de la ligue, à commencer par Alexandre Sarr, qui impressionne en NBL, du côté de Perth, et qu’on annonce comme un possible numéro 1 de la future Draft. Avec sa mobilité et son envergure, il avait impressionné « Wemby » lors de leur première rencontre. Le petit frère d’Olivier Sarr avait alors 15 ans.

« Concernant Alex, j’ai été frappé quand je l’ai vu pour la première fois, c’était en 2020. Je ne le connaissais pas du tout. Je n’avais jamais entendu parler de lui. Et il avait un talent fou. On voyait qu’il voulait s’améliorer et gagner, mais à l’époque, on avait l’impression qu’il ne se connaissait pas vraiment, qu’il ne savait pas comment jouer et comment utiliser son corps. Il n’a cessé de s’améliorer au fil des ans. Il a un grand talent. Et il a eu un parcours si peu conventionnel. Il a parcouru le monde entier ».

Zaccharie Risacher devrait ensuite arriver très vite. Pour le coup, Victor Wembanyama a davantage côtoyé le fils de Stéphane Risacher, lors de sa saison à l’Asvel en 2021/22, alors que ce dernier évoluait encore au sein du centre de formation, et commençait à vivre ses premières expériences dans le monde professionnel, jusqu’à son explosion cette saison à la JL Bourg. Là encore, un profil assez polyvalent et très mobile pour un ailier de sa taille.

La deuxième partie de saison pourrait décider de la suite, notamment de sa possible place sur le podium de la Draft, et pas pour être troisième.

« J’ai eu l’occasion de passer un peu de temps avec lui. Nous étions tous les deux très jeunes à l’époque, mais il lui arrivait de s’entraîner avec nous et il faisait des choses folles en termes de talent. Il fait définitivement partie de cette catégorie de joueurs. Je ne connais probablement personne de plus talentueux que lui dans cette catégorie », a lancé Victor Wembanyama.

Tidjane Salaün, et Melvin Ajinça, de « vieilles » connaissances

Du côté de Cholet, fabrique de talents depuis des décennies, la dernière pépite en date se prénomme Tidjane Salaün, encore un beau bébé pour un poste 3-4 âgé d’à peine 18 ans, qui vit lui aussi une première saison faste en pro. Aperçu à son avantage en BCL, il vient de boucler son premier match à 20 points en Betclic Elite et bénéficie également d’une grosse marge de progression.

Pour le coup, « Wemby » le connaît aussi très bien, puisque sa soeur Eve Wembanyama faisait partie de l’équipe de France U16 aux côtés de la soeur de Tidjane, Janelle, mais aussi de la soeur de Rayan Rupert, Iliana. L’occasion pour les trois gamins de se côtoyer alors qu’ils étaient encore très jeunes. Là encore, Victor Wembanyama nourrit beaucoup d’espoir quant à l’évolution du Choletais.

« Son éthique de travail et sa volonté de progresser sont tout simplement remarquables. J’ai également passé un peu de temps avec lui pendant l’été 2022 à faire de la musculation. Je peux lui faire confiance pour s’améliorer et s’entraîner comme un fou ».

C’est un peu la même chose pour le dernier gros prospect évoqué par « Wemby », Melvin Ajinça. C’est un joueur qu’il a bien connu depuis ses débuts pour l’avoir régulièrement affronté, bien avant même que le cousin d’Alexis Ajinça n’intègre le Centre fédéral.

La progression de l’ailier gaucher a été linéaire ensuite, au sein du CFBB puis à Saint-Quentin, où il a été élu meilleur jeune de Pro B l’an dernier, participant activement à la remontée du SQBB. Il a ensuite découvert la Betclic Elite cette saison, où il montre encore de très belles choses, avec une grosse faculté d’adaptation puisque le niveau et le rythme sont bien plus élevés qu’en Pro B. Le tout ponctué d’un Mondial U19 remarqué cet été, notamment par un certain Dirk Nowitzki.

« Il a toujours fait partie des meilleurs talents de notre génération. Le truc qu’il faisait différemment de tous les autres à l’époque, c’était de mettre des tirs. Il mettait des tirs difficiles, et il a eu un tir fiable pendant longtemps », a poursuivi Victor Wembanyama. « Je pense que c’est un prospect surprenant parce qu’il est maintenant au niveau professionnel, alors que les gars qui étaient à première vue plus talentueux que lui ont totalement disparu, et qu’il est toujours là. »

Avec tout ce beau monde, la « French Touch » en NBA a encore de beaux jours devant elle, ce qui a le don de ravir le rookie star des Spurs, impatient de revoir toute cette génération le rejoindre de l’autre côté de l’Atlantique pour faire briller le drapeau tricolore à ses côtés.

« C’est vrai que ça me rend heureux. De mon point de vue, c’est bizarre parce que, tout d’abord, il y a encore quelques mois, la NBA était un rêve pour moi. En grandissant, je n’avais jamais pensé que je rencontrerais à nouveau ces gars et que je jouerais contre eux [pendant] de nombreuses années dans la meilleure ligue du monde. Je suis très fier d’eux, c’est incroyable ».

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