Amo, le nouveau réseau social français monté par les anciens de Zenly

Amo, le nouveau réseau social français monté par les anciens de Zenly

Publié le 21 nov. 2023 à 17:00

C’était un des lancements les plus attendus de l’année dans le petit monde de la French Tech. Des anciens de Zenly, application de géolocalisation rachetée par Snap en 2017 puis fermée en début d’année dans le cadre d’un plan de licenciement du géant américain, ont dévoilé un nouveau réseau social. Baptisé « ID by amo », il veut concurrencer les grands noms du secteur, que sont Instagram, Facebook et TikTok. « Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, vous voyez Kim Kardashian et de la publicité. L’identité en ligne ne doit pas être une grille comme sur Instagram, elle doit être plus fun et amener des interactions amusantes, un peu comme Facebook à ses débuts », raconte Antoine Martin, cofondateur d’Amo.

Pour comprendre « ce qui rend les gens heureux », les fondateurs d’Amo – ils sont 10 au total, tous issus de Zenly – ont demandé… à ChatGPT. Le célèbre chatbot a rédigé une liste dans laquelle il y avait « se faire des amis » et « utiliser la partie créative de son cerveau ».

L’équipe de la start-up a donc imaginé une galaxie géante qui relie les utilisateurs entre eux. Chacun a une sorte de canevas dans lequel il peut apposer des photos, des stickers, des mots et des dessins. Leurs amis peuvent aussi en déposer dessus ou en copier sur leurs propres canevas. « On recrée le meilleur graph social sur les réseaux sociaux », résume Antoine Martin, qui décrit l’univers de l’application comme un « chaos, car chacun a une personnalité unique et multifacette », ajoute-t-il en précisant qu’il cible les moins de 25 ans.

Devenir « indestructible »

Lors de la phase de test, 3.000 personnes se sont inscrites sur l’application. Le jour du lancement, « ID by amo » était numéro 2 dans la catégorie « réseaux sociaux » de l’App Store en France en nombre de téléchargements, juste derrière Telegram et devant WhatsApp. « On ne s’attendait pas à ce que ça parte aussi fort », se réjouit le patron.

Parmi les premiers adeptes, on retrouve (sans grande surprise) le petit écosystème tech français. Des entrepreneurs comme Jean-Charles Samuelian-Werve (Alan), des acteurs bien connus tels que Roxanne Varza (Station F) ou encore des investisseurs comme Zoe Mohl (Balderton). Des Américains sont aussi présents comme les frères Collison, les fondateurs de Stripe.

Amo cible particulièrement les Etats-Unis, où elle compte ouvrir prochainement un bureau (à New York). « Pour faire une boîte à plus de 100 millions d’utilisateurs actifs, il faut être aux Etats-Unis », estime Antoine Martin, qui a déjà recruté plusieurs Américains issus des Gafam.

« Je pensais qu’avec 50 millions d’utilisateurs chez Zenly, on était indestructible », se remémore le dirigeant. Il espère atteindre une « taille critique » d’ici à six à douze mois pour ne pas se faire doubler par Meta ou TikTok, capables sans grande difficulté de copier Amo comme ils l’ont fait avec l’application française BeReal, qui se présente comme un anti-Instragram, permettant de poster une photo de soi par jour sans filtre.

Pas encore de modèle économique

Pour le moment, l’application « ID by amo » est gratuite (comme l’était Zenly), mais l’équipe fondatrice réfléchit à un modèle économique qui pourrait passer par des fonctionnalités payantes. « Je ne suis pas contre la publicité, mais je suis contre la publicité comme source de revenus principale », indique Antoine Martin. BeReal n’a pas monétisé son accès mais d’autres réseaux français, comme Yubo (vidéo) et MYM (sorte d’OnlyFans), ont opté pour des fonctionnalités payantes ou des abonnements.

En attendant de faire rentrer de l’argent dans les caisses, la start-up a bouclé il y a quelques mois une levée de fonds de 15 millions d’euros, un montant très élevé pour de l’amorçage mais qui s’explique par l’historique de l’équipe fondatrice.

Le tour de table est mené par le fonds New Wave, aux côtés de DST Global et Coatue (trois investisseurs au capital d’autres réseaux sociaux comme BeReal ou ByteDance, la maison mère de TikTok), Alven, Bpifrance et 80 investisseurs individuels, dont des entrepreneurs de la tech et des utilisateurs de Zenly.

Pour ne pas brûler du cash rapidement, une quinzaine de salariés ont accepté de ne pas se faire payer et d’avoir plus d’actions en retour (sur la trentaine de collaborateurs au total). L’aventure d’Amo n’a pas commencé dans les magnifiques bureaux où elle se trouve actuellement près d’Opéra, mais dans l’appartement d’Antoine Martin… au-dessus d’un sexshop dans le quartier de Pigalle.

Les dix cofondateurs d’Amo

Jean-Baptiste Dalido : ex-responsable de l’infrastructure de Zenly

Charly Delaroche : ex-responsable « des cartes » de Zenly

Alexis Druon : ex-responsable du design et du produit de Zenly

Nicolas Fallourd : ex-membre de l’équipe design et produit de Zenly

Michael Goldenstein : ex-directeur général de Zenly

Corentin Kerisit : ex-vice-président ingénierie de Zenly

Antoine Martin : cofondateur de Zenly

Julien Martin : ex-responsable du design de Zenly

Quentin Perez : ex-responsable de l’ingénierie « back-end » de Zenly

Claire Pluvinage : ex-directrice des ressources humaines et des opérations de Zenly

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